Confédération de demain 2021 – Attachement et avantages : Comment les Canadiens perçoivent-ils leur pays, leur province et leur voisin

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Le milieu de l’année représente l’occasion idéale pour les Canadiens de réfléchir à des questions liées à l’identité nationale. Cette période est marquée par trois fêtes nationales qui se succèdent rapidement : la Saint-Jean- Baptiste (ou Fête nationale) le 24 juin au Québec, la fête du Canada le 1er juillet et le Jour de l’Indépendance des États- Unis le 4 juillet. À la lumière du sondage sur la Confédération de demain 2021 mené auprès des Canadiens, ce rapport présente les résultats relatifs au sentiment d’attachement au Canada, ainsi qu’à la province ou au territoire, et explore les perceptions qu’ont les gens des avantages que représente le Canada par rapport aux États-Unis dans la foulée de l’élection présidentielle américaine de 2020.

Attachement au Canada et à la province ou au territoire

La plupart des Canadiens disent avoir un sentiment d’attachement au Canada et à leur province ou leur territoire. Toutefois, la situation au Québec et à l’extérieur du Québec est très différente. Les Canadiens de l’extérieur du Québec sont plus susceptibles de se dire très attachés au Canada que très attachés à leur province ou leur territoire. Le contraire est vrai au Québec, où moins de gens se disent très attachés au Canada, et plus de gens se sentent très attachés à leur province.

À l’extérieur du Québec, l’attachement au Canada est le plus fort à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse, et le plus faible dans le Nord. La proportion de personnes qui se sentent très attachées à leur province ou leur territoire est la plus forte dans les provinces se situant le plus à l’est, et la plus faible dans les Territoires du Nord-Ouest et en Alberta.

À l’extérieur du Québec, la proportion de personnes se disant très attachées au Canada augmente de façon significative avec l’âge. Cependant, contrairement à ce qui est observé dans le reste du pays, les Québécois plus jeunes (et particulièrement les Québécois francophones plus jeunes) sont plus, et non moins, susceptibles de dire qu’ils se sentent très attachés au Canada.

Le sentiment d’attachement au Canada et à la province ou au territoire varie aussi selon l’idéologie politique, mais de différentes façons partout au pays. Au Manitoba et en Alberta, par exemple, les personnes de droite sont plus

susceptibles de se dire très attachées à leur province que les personnes de gauche. À Terre-Neuve-et-Labrador, au Québec (chez les francophones) et en Colombie-Britannique, la tendance est inversée, le sentiment d’attachement à la province étant plus fort chez les personnes de gauche.

Pour la grande majorité des Canadiens, le sentiment d’attachement au Canada et à leur province ou territoire se recoupe : ils se sentent attachés aux deux entités, et ne choisissent pas une forme d’attachement plutôt qu’une autre. Les Québécois francophones font partiellement exception à cette tendance. Bien que la majorité des Québécois francophones se sente attachée au Canada et au Québec, une plus forte minorité se sent attachée au Québec, mais non au Canada. Les provinces des Prairies font partiellement exception de manière inverse : il s’agit de la seule région où plus d’une personne sur dix se dit attachée au Canada, mais non à sa province.

Les provinces des Prairies se démarquent, cependant, non seulement en raison de la plus forte minorité qui se dit attachée au Canada mais non à sa province, mais aussi en raison de la polarisation politique accrue liée à ce sentiment. Dans ces provinces, très peu de gens qui se disent à droite se sentent attachés au Canada, mais non à leur province; parmi les personnes de gauche, toutefois, la proportion atteint une personne sur trois. Cette polarisation est la plus marquée en Alberta.

En plus de se sentir attachés au Canada et à leur province ou leur territoire, la plupart des Canadiens se sentent aussi attachés à la ville ou à la région dans laquelle ils vivent. Ce sentiment d’attachement ne varie pas selon la taille de la communauté : la proportion de personnes qui se sentent très attachées à leur ville ou leur région est similaire pour les personnes qui vivent dans les métropoles, dans les villes de taille moyenne et dans les villes plus petites.

Comparer le Canada aux États-Unis

Les Canadiens sont d’avis que leur pays réussit mieux que les États-Unis dans de nombreux domaines, et sont devenus encore plus certains de l’avantage du Canada au fil du temps.

De toutes les questions posées dans le sondage, la question portant sur les soins de santé est celle pour laquelle les Canadiens sont le plus susceptibles de dire que leur pays réussit mieux que les États-Unis. En outre, d’importantes majorités disent aussi que, comparativement aux États-Unis, le Canada offre la meilleure qualité de vie à ses citoyens; réussit le mieux à promouvoir l’égalité des minorités ethniques et raciales; offre un meilleur système de sécurité sociale à des groupes comme les personnes âgées, les sans-emploi et les gens défavorisés; a le meilleur système d’éducation; et a le meilleur système de gouvernement. Une majorité de Canadiens est aussi d’avis que le niveau de vie au Canada est plus élevé que celui des États-Unis.

Dans la plupart de ces domaines, les Canadiens sont devenus encore plus susceptibles de dire que leur pays réussit mieux que les États-Unis qu’ils ne l’étaient il y a 30 ans. Ce changement est le plus remarquable dans le cas des opinions concernant le gouvernement. En 1991, les Canadiens étaient divisés quand on leur demandait quel pays avait le meilleur système de gouvernement. Depuis ce temps, après des années de polarisation en politique aux États-Unis qui ont culminé avec la présidence tumultueuse de Donald Trump, la proportion de personnes étant d’avis que le système de gouvernement du Canada est meilleur a doublé, alors que la proportion de personnes préférant le système américain a chuté.

La proportion de Canadiens qui sont d’avis que leur pays a le niveau de vie le plus élevé et offre le plus de possibilités d’avancement a aussi augmenté.

Lorsqu’ils sont interrogés sur le niveau de vie et les possibilités d’avancement, les Canadiens plus jeunes sont plus susceptibles que leurs homologues plus âgés de dire que le Canada réussit mieux. Cependant, il y a 30 ans,
ces différences entre les groupes d’âge n’existaient pas. La perception améliorée du rendement du Canada entre 1991 et 2021 est donc largement attribuable au fait que les plus jeunes générations d’aujourd’hui sont beaucoup plus susceptibles que les plus jeunes générations d’il y a 30 ans de dire que le Canada réussit mieux.

L’élection présidentielle américaine de 2020

Les Canadiens sont beaucoup plus susceptibles d’avoir une opinion positive que négative concernant les résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020. C’est le cas dans la plupart des régions au pays, mais certaines font exception. En Alberta, les opinions sont beaucoup plus également divisées. En fait, la proportion d’Albertains qui disent que les résultats des élections américaines seront mauvais pour le Canada dépasse légèrement la proportion de personnes qui sont d’avis que les résultats seront bons pour le Canada.

Une nette majorité de partisans du Parti libéral, du NPD et du Parti vert est d’avis que les résultats des élections présidentielles américaines seront bons pour le Canada, tout comme un partisan sur deux du Bloc Québécois. Les partisans du Parti conservateur, au contraire, sont plus susceptibles de dire que l’élection de Joe Biden à titre de président sera mauvaise pour le Canada que de dire qu’elle sera bonne.

La plupart des gens qui sont d’avis que les résultats de l’élection seront bons pour le Canada expliquent leur point de vue en mentionnant des traits de caractère positifs de Joe Biden, et les traits de caractère négatifs de son prédécesseur. Les personnes qui disent que les résultats seront mauvais pour le Canada sont plus susceptibles de dire que c’est parce que Joe Biden est contre le pétrole canadien ou parce qu’il compte abolir les projets de gazoduc.

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