Sommaire
Un an après le début de la pandémie de COVID-19, les efforts pour limiter la propagation du virus restent fortement tributaires de la volonté des citoyens de modifier leurs comportements et de respecter les directives de santé publique, en particulier sur la distanciation sociale et le port du masque. Et depuis l’arrivée récente des vaccins, les autorités veulent s’assurer que les citoyens consentent à se faire vacciner dès qu’ils le pourront. Le Sondage de 2021 auprès des Canadiens sur la Confédération de demain fait état d’un large consensus sur les aspects clés de la réponse
à la pandémie, y compris l’obligation de porter un masque dans les lieux publics, l’importance de la vaccination et
la prudente réouverture de l’économie. En pleine crise sanitaire, ce consentement s’explique notamment par la forte confiance que la population continue d’accorder aux scientifiques et aux experts médicaux.
Port du masque dans les lieux publics
Les Canadiens respectent non seulement l’obligation de porter le masque dans les lieux publics, mais ils en acceptent généralement la nécessité. Au cours du mois précédent l’enquête, 88 p. 100 d’entre eux l’avaient porté en tout temps ou presque dans les magasins et les établissements publics. Ils sont en outre relativement peu nombreux à s’en dire incommodés. C’est 77 p. 100 des Canadiens qui disent que l’obligation de porter un masque pour être servis ne les dérange pas, et 79 p. 100 qui se disent dérangés de voir des gens sans masque autour d’eux. Ces attitudes et comportements varient légèrement selon l’âge : les jeunes sont moins enclins à porter systématiquement le masque dans les lieux publics, et aussi plus susceptibles d’être incommodés par cette exigence.
Par rapport aux Américains, les Canadiens sont relativement moins nombreux à se dire incommodés par l’obligation de porter un masque dans les lieux publics, tout en étant plus enclins à se dire troublés d’y voir des gens sans masque. Mais la différence la plus marquée entre les deux pays réside dans l’accord multipartite sur la question, plus étendu au Canada.
Intention de se faire vacciner
Les trois quarts des Canadiens disent qu’ils se feront certainement ou probablement vacciner contre la COVID-19 lorsqu’ils en auront la possibilité. Moins du cinquième refuseraient certainement ou probablement le vaccin (parmi ceux-ci, moins du dixième le refusent catégoriquement). Les jeunes, les personnes racisées, les Autochtones et les citoyens ayant au plus un diplôme d’études secondaires sont moins enclins à dire qu’ils se feront certainement vacciner. Même parmi ces groupes, ils sont toutefois relativement peu nombreux à refuser catégoriquement le vaccin.
De faibles différences s’observent entre les partisans des principaux partis politiques fédéraux : ceux du Bloc québécois, du Parti libéral et du NPD sont plus enclins que la moyenne à dire qu’ils se feront certainement vacciner, ceux du Parti vert et du Parti conservateur l’étant légèrement moins. Tous partis confondus, moins du quart disent qu’ils refuseront probablement ou certainement de se faire vacciner.
L’intention de se faire vacciner est nettement plus forte chez les Canadiens que chez les Américains. Et aux États-Unis, l’écart entre démocrates et républicains est à cet égard deux fois supérieur à celui qu’on observe au Canada entre libéraux et conservateurs.
Réouverture de l’économie
La plupart des Canadiens sont favorables à une réouverture prudente de l’économie. Près des trois quarts préfèrent que les gouvernements protègent le mieux possible la population contre le virus, même s’il faut pour cela rouvrir l’économie plus lentement. Seulement un cinquième préfèrent une réouverture rapide, même au prix d’une augmentation des cas de COVID-19. Les deux tiers des résidents de chaque province privilégient l’approche la plus prudente. Dans les plus grandes villes du pays, on soutient aussi fortement une réouverture plus lente pour mieux protéger la population.
Si tous les groupes d’âge privilégient majoritairement une réouverture prudente, les avis sont moins unanimes chez les jeunes, en particulier chez les jeunes hommes. Entre 18 et 24 ans, la moitié d’entre eux se disent favorables à
une réouverture rapide, l’autre moitié optant pour une réouverture plus lente. Les partisans du Parti conservateur sont plus nombreux à privilégier une réouverture rapide que ceux des autres partis. Mais tous partis confondus, moins du tiers des partisans soutiennent toutefois cette option, plus des trois cinquièmes souhaitant une réouverture plus lente.
Restrictions de déplacement entre régions
Si la plupart des Canadiens soutiennent les restrictions de déplacement pour limiter la propagation du virus, cet appui est beaucoup plus fort pour les voyages internationaux que pour les déplacements entre régions. Près de 90 p. 100 estiment que les autorités sont justifiées d’interdire les passages à la frontière canado-américaine, 77 p. 100 se disant du même avis pour les déplacements entre les provinces et territoires du pays et 60 p. 100 entre leurs différentes villes ou collectivités.
C’est au Québec et dans le Canada atlantique qu’on appuie le plus fortement les restrictions de déplacement entre provinces et territoires, l’Alberta et les territoires leur accordant l’appui le plus faible. Chez les partisans des différents partis politiques fédéraux, les conservateurs se démarquent en étant moins nombreux à soutenir chacune des trois restrictions.
Confiance à l’égard des scientifiques et des experts médicaux
Dans leur grande majorité, les Canadiens disent faire confiance aux scientifiques tout autant qu’aux conseils médicaux et sanitaires du gouvernement canadien. Les scientifiques inspirent une confiance beaucoup plus forte que les gouvernements. Cette confiance envers les scientifiques est par ailleurs plus uniforme à l’échelle du pays que celle envers les gouvernements.
On n’observe entre les régions aucune variation notable du niveau de confiance accordé aux conseils médicaux et sanitaires du gouvernement fédéral. Au moins 70 p. 100 des Canadiens disent se fier à ces conseils, quel que soit le parti fédéral qu’ils soutiennent.
Il est toutefois frappant de constater que les deux tiers de ceux qui se méfient des gouvernements de façon générale disent pourtant se fier aux conseils médicaux et sanitaires du gouvernement canadien. La confiance à l’égard des experts en médecine semble donc l’emporter sur les doutes suscités par les gouvernements, ce qui est plutôt rassurant.
Consultez le rapport complet ICI